Bruxelles (UE)
de notre correspondant
L'ambition est affichée: «Ouvrir la voie vers une Constitution pour l'Europe», a lancé Valéry Giscard d'Estaing sous les applaudissements des 104 délégués venus participer au lancement de la Convention sur l'avenir de l'Europe. Romano Prodi, président de la Commission européenne, a surenchéri: il faut adopter «une Constitution qui marque la naissance de l'Europe politique». Hier, à Bruxelles, le temps était à «l'enthousiasme», comme l'a réclamé d'emblée l'ex-président de la République, promu grand architecte de l'Europe du futur.
Un petit parfum «révolutionnaire» planait même sur cette enceinte, composée des représentants des Parlements nationaux, du Parlement européen, des gouvernements et de la Commission: c'est en effet la première fois dans l'histoire européenne que les Etats membres confient à d'autres qu'eux-mêmes le soin de réformer les institutions communautaires. Chacun se sentait donc un peu dans la peau des conventionnels de Philadelphie qui, en 1787, ont rédigé la Constitution des Etats-Unis ou des délégués aux Etats généraux de 1789...
Pat Cox, le président de l'Europarlement, a salué cette «journée qui marque un pas décisif et révolutionnaire pour la démocratie européenne». Hasard de calendrier que n'a pas manqué de souligner VGE, amateur de symboles: «Notre convention se réunit le jour où les monnaies nationales disparaissent (lire aussi page 25).»
Polyglotte. Le président de la Convention n'a pu s'empêcher de cabotiner quelque