New Delhi de notre correspondant

L'armée a été déployée vendredi dans l'Etat du Gujarat, à l'ouest de l'Inde, pour tenter de contenir une explosion de violences entre Hindous et musulmans, qui a encore fait une cinquantaine de morts hier. En trois jours, le bilan s'élèverait à 260 morts. Les affrontements ont éclaté mercredi après l'incendie criminel d'un train transportant des extrémistes hindous, apparemment provoqué par des musulmans. 58 personnes y ont été brûlées vives, pour la plupart des femmes et des enfants.

Barres de fer. Depuis, les affrontements entre les deux communautés se propagent à travers tout l'Etat, sous le regard impuissant de la police. Les représailles de la communauté hindoue contre les musulmans auraient fait environ 200 morts. Mais le bilan pourrait s'alourdirÊcar les violences continuent à Ahmedabad, la capitale économique du Gujarat. Malgré un couvre-feu imposé après l'attaque du train, la police n'a pu contenir les foules d'Hindous en colère. D'innombrables boutiques, restaurants et maisons appartenant à des musulmans ont été pillés et incendiés, ainsi que des mosquées. Plus de 1100 personnes ont déjà été arrêtées, mais vendredi encore la ville était le théâtre de véritables batailles rangées. Des milliers d'hindous et de musulmans s'affrontaient à coup de barres de fer, d'armes blanches ou de clubs de hockey. Les hôpitaux de la ville ont aussi rapporté des cas de blessures par balle et de brûlures à l'acide. «C'est terrifiant, même les femmes sont