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Libération

Madagascar: loi martiale.. pour apaiser

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Le nouveau gouverneur militaire prône le dialogue à Antananarivo.
publié le 2 mars 2002 à 22h28

Antananarivo correspondance

Couvre-feu à Antananarivo de 21 heures à 5 heures du matin. La loi martiale est en vigueur depuis vendredi minuit dans la capitale malgache. Elle n'a pas empêché le président autoproclamé Marc Ravalomanana de poursuivre la formation du gouvernement du Premier ministre-bis Jacques Sylla.

Pas va-t-en-guerre. Décrétée par le président Didier Ratsiraka après les affrontements violents qui avaient fait deux morts et une vingtaine de blessés mercredi, la loi martiale impose à la capitale l'autorité d'un gouverneur militaire chargé d'y rétablir la loi et l'ordre. Le général de division Léon Claude Raveloarison, dit «Lolo», un officier modéré, a pris les choses en main tranquillement. Originaire de l'ethnie merina des hauts plateaux, comme Marc Ravalomanana, ce n'est pas un va-t-en-guerre: pas un blindé dans la ville, pas une patrouille, vendredi matin, pour le réveil du million et demi d'âmes que compte la capitale. C'est avec patience qu'il compte venir à bout de la grève générale, des barrages nocturnes d'autodéfense et des nombreux attroupements qui bloquent certains secteurs d'activité, comme la Banque centrale et la radiotélévision nationale. Plutôt que d'aller affronter les dizaines de milliers de manifestants pro-Ravalomanana qui continuent, chaque jour, de tenir meeting sur la Place du 13-Mai, le gouverneur militaire entend privilégier le dialogue, pour faire admettre à Ravalomanana ­ qu'il prive de tout pouvoir sur sa cité puisque la loi martiale