Washington
de notre correspondant
Comment expliquer la position extrêmement conciliante prise par l'administration Bush vis-à-vis d'Ariel Sharon? Lorsque George W. Bush est arrivé au pouvoir, de nombreux analystes considéraient qu'il serait plus équilibré qu'Al Gore sur le dossier du Proche-Orient. Le nouvel occupant de la Maison Blanche est lié aux milieux du pétrole et son père fut l'un des rares présidents qui ait osé forcer la main des Israéliens, pour aller à la conférence de Madrid en 1991. En outre, près de 80 % des juifs américains votent démocrate depuis de longues années. Une partie de la droite républicaine, liée aux milieux évangélistes, est certes traditionnellement pro-israélienne, affirmant que, selon les prophéties, le retour du peuple «dispersé» est préalable à celui du Christ. La plupart des observateurs estimaient néanmoins que cela ne pèserait pas sur les choix de Bush junior.
Menace terroriste. Après une longue période de «non-politique» proche-orientale, la nouvelle administration républicaine a pour la première fois ébauché une position après le 11 septembre. George W. Bush prônait l'instauration d'un Etat palestinien, et Colin Powell évoquait les voies pour y parvenir. Mais après la reprise des attentats-suicides et l'affaire du Karine A, le cargo chargé d'armes, l'administration Bush a renoncé à faire pression sur Sharon. Un changement qui a plusieurs explications. La plus courante est l'identification des Américains avec les Israéliens. Elle n'est pas