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Libération

La Suisse adhère de justesse aux Nations unies

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54,6% veulent rejoindre l'ONU, mais 74,6% rejettent la semaine de 36 heures.
publié le 4 mars 2002 à 22h28

Genève de notre correspondant

Plus d'un demi-siècle après la création de l'ONU, la Suisse vient d'adhérer aux Nations unies. Après un référendum infructueux en 1986, 54,6 % des Suisses se sont déclarés hier favorables à rejoindre l'organisation universelle. «C'est un grand jour» pour la Suisse, a déclaré Joseph Deiss, le ministre des Affaires étrangères. L'issue du scrutin est restée longtemps incertaine, car il fallait non seulement une majorité populaire, mais aussi celle des cantons, décrochée d'extrême justesse (12 contre 11). Ce score très serré est révélateur d'une population qui reste farouchement attachée à l'image de sa neutralité légendaire. Pourtant, à l'exception de l'ultradroite nationaliste emmenée par Christoph Blocher, toutes les formations gouvernementales, les partis de gauche comme de droite, les églises, le patronat, les syndicats... étaient favorables à l'adhésion de la Suisse à l'ONU, expliquant que ni la souveraineté, ni l'indépendance, ni même la neutralité, ne seraient égratignées par un vote positif.

Milieux d'affaires. Ce résultat représente aussi un soulagement pour le secrétariat de l'ONU. Il redoutait qu'un vote négatif d'un pays connu pour ses institutions démocratiques ne fournisse encore des munitions supplémentaires aux nombreux adversaires des Nations unies aux Etats-Unis. Lancé par la gauche, le référendum sur l'adhésion à l'ONU a été mené essentiellement par la droite et les milieux d'affaires. Le grand patronat voulait notamment démontrer