Antananarivo correspondance
Les premiers véhicules militaires et soldats en armes ont fait dimanche leur apparition à la périphérie de la capitale, sous loi martiale depuis vendredi dernier, afin de dégager les barrages populaires dressés pour ralentir les mouvements de troupes, selon le gouvernorat du général Léon Claude Raveloarison. Un drapeau rouge flotte sur chaque véhicule afin de signaler à la population que les forces de l'ordre sont en situation de faire feu.
Avec pour seuls ennemis le vent et les raz de marée des cyclones, les inondations, les glissements de terrain et les criquets migrateurs, bref les catastrophes naturelles, l'armée malgache n'a jamais eu à combattre que contre un ennemi intérieur. Grande île dans l'océan Indien sans autres frontières avec l'étranger que la mer et l'horizon, les 25000 hommes qui la composent, dont 14000 gendarmes, sont réputés peu belliqueux. Et les 125 généraux qui la dirigent équivalent dans les pays occidentaux à une armée de 350000 hommes en font certainement l'armée la plus «étoilée» du monde.
Trublions. Les états-majors de l'armée et de la gendarmerie, souvent sortis d'écoles militaires françaises comme Saint-Cyr, sont généralement acquis à la cause de l'amiral-président Didier Ratsiraka. Les éventuels trublions, comme ce lieutenant-colonel Assolant Coutity qui joue les «Rambo» dans la province d'Antsiranana (l'ancienne base navale française de Diego Suarez), quand la fièvre politique s'empare des esprits, sont mollement e