Washington
de notre correspondant
Les huit morts américains de ce week-end en Afghanistan sont la conséquence d'un choix. Jusque-là, le commandement central des armées avait pris soin d'éviter toute perte importante. Si l'on met à part les accidents, seulement deux combattants américains ont, officiellement, été tués par l'ennemi en cinq mois: un beret vert, abattu en janvier près de Gardez, et un agent de la CIA, victime d'une révolte de prisonniers à Kunduz, en décembre. La guerre se faisait à distance, grâce à l'aviation, aux drones (avions sans pilote), et à quelques allers-retours éclairs menés par les forces spéciales. En décidant d'engager 950 hommes dans des opérations terrestres, dans des montagnes difficiles et glaciales, face à quelques milliers de combattants fidèles à Al-Qaeda ou au régime taliban, armés jusqu'aux dents et souvent prêts au sacrifice, le Pentagone a changé de stratégie.
Si les Américains ont renoncé à la formule «Afghans au sol/Américains dans le ciel», qui a pourtant été la règle depuis le début du conflit, c'est parce qu'elle n'est pas entièrement efficace. Ils veulent désormais faire le travail eux-mêmes avec l'aide de quelques troupes d'autres pays occidentaux. «Au bout du compte, le meilleur moyen d'affronter l'ennemi est de mettre des gens sur le terrain», a déclaré le général Tommy Franks, qui dirige le commandement des opérations depuis Tampa, en Floride.
Erreur stratégique. «Les Américains veulent s'assurer eux mêmes que ces combattants enne