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Libération

Madagascar, l'île à deux têtes

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Cinq gouverneurs fidèles à Ratsiraka décrètent un changement de capitale.
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publié le 6 mars 2002 à 22h30

Madagascar, qui avait déjà deux présidents, deux Premiers ministres et deux gouvernements, a désormais deux capitales. Les gouverneurs de cinq des six provinces de Madagascar, des fidèles du président sortant Didier Ratsiraka, ont décidé hier de désigner Toamasina comme «leur capitale», «pour préserver l'ordre et la sécurité publique» mis à mal par les partisans de Marc Ravalomanana, le président bis autoproclamé qui a pris le contrôle d'Antananarivo, la capitale de l'île. Cette décision ravive la crainte d'un blocus et d'une partition du pays. Le port de Toamasina, situé à 360 km de la capitale, est le bastion de Ratsiraka. Il alimente Antananarivo dans les hauts plateaux, totalement dépendante des débouchés maritimes.

Cette mesure aurait été prise en présence et avec le soutien du président Ratsiraka. Même si un porte-parole officiel a rappelé qu'un transfert de capitale est la prérogative constitutionnelle du seul Parlement. Dans leur communiqué, les cinq gouverneurs «condamnent énergiquement l'autoproclamation de Marc Ravalomanana, maire d'Antananarivo, en qualité de président de la République, ainsi que la formation de son gouvernement insurrectionnel (...), ne reconnaissent que le président en exercice, Didier Ratsiraka».

Cette annonce n'engage que les gouverneurs. Les résultats officiels du premier tour de la présidentielle, le 16 décembre, font apparaître que trois des six provinces ont voté majoritairement pour Marc Ravalo- manana, dont le camp n'a pas officiellement