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Libération

La junte birmane déjoue un coup d'Etat

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Arrestation de membres du clan réactionnaire de l'ex-dictateur Ne Win.
publié le 11 mars 2002 à 22h33

Bangkok de notre correspondant

Plusieurs membres de la famille de l'ancien dictateur Ne Win et plusieurs officiers militaires de haut rang ont été arrêtés en Birmanie pour avoir, selon la junte au pouvoir, tenté de renverser le régime. Aye Zaw Win, gendre de Ne Win, et ses trois fils, ainsi que le chef de l'armée de l'air et celui de la police nationale ont été appréhendés ces jours derniers à Rangoon et sont interrogés par la sécurité militaire. Une quinzaine d'autres officiers auraient également été limogés ou arrêtés. En guise d'explication, le général Kyaw Win, numéro deux des services de renseignements militaires, a indiqué que «le gouvernement avait pris des dispositions pour empêcher une conspiration qui menaçait non seulement l'unité de l'armée mais aussi la paix et la stabilité du pays».

Accommodements. Il s'agit du premier défi d'envergure lancé à la junte au pouvoir depuis qu'elle a réprimé dans le sang les manifestations prodémocratiques de l'été 1988. Mais cette fois-ci, le défi semble plutôt venu d'un clan réactionnaire, mécontent du processus d'ac co mmodements avec l'opposition, dirigée par le prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi, engagé depuis maintenant dix-huit mois. Certains éléments laissent à penser que la fille préférée de Ne Win (92 ans) est l'instigatrice de cette tentative de coup de force. Epouse d'Aye Zaw Win, Sandar Win est une femme d'affaires agressive et politiquement ambitieuse, proche des généraux les plus rétrogrades. Elle avait jusqu'à réc