Londres de notre correspondant
David Trimble, le chef du gouvernement autonome d'Irlande du Nord et principal leader protestant, est un habitué des coups de poker. Samedi, cet ardent défenseur de la Couronne britannique a offert à ses adversaires un quitte ou double. Il propose d'organiser l'an prochain un référendum sur le rattachement de la province à la République d'Irlande. «C'est une procédure simple qui réglera le problème pour une génération», a-t-il lancé devant les cadres de son Parti unioniste d'Ulster (UUP).
Comparaison. Il se dit convaincu que la proposition sera rejetée. «L'union [avec la Grande-Bretagne] est forte.» Selon lui, les électeurs opteront massivement pour le Royaume-Uni, qu'il décrit comme «une démocratie vibrante, multi-ethnique, la quatrième économie du monde», en comparaison avec un Etat du Sud «désespérément sectaire, monoculturel et mono-ethnique».
Seul Londres a le pouvoir d'organiser un référendum. «A ce stade, un tel projet n'existe pas», a indiqué un porte-parole de Downing Street. Même réaction à Dublin. Un haut responsable a estimé prématuré, voire dangereux, de se lancer dans un pareil débat et a jugé plus utile d'oeuvrer au succès de l'accord de paix. Il s'est déclaré en outre indigné par les attaques contre son pays qui «ne tiennent aucun compte des changements intervenus depuis quinze ans». Les nationalistes nord-irlandais se disent prêts, en revanche, à relever le défi. Selon un député du SDLP (parti social-démocrate), «il est temps de t