Pékin de notre correspondant
La seringue plutôt que la balle dans la nuque: pour les autorités chinoises, le changement de technique pour procéder aux exécutions capitales «est une expression de la manière civilisée dont nous avons toujours appliqué la loi». Cette formule audacieuse est de Liu Jiacheng, vice-président de la Cour suprême chinoise, qui a annoncé hier le développement de l'usage des injections mortelles dans l'application de la peine de mort en Chine, après une phase expérimentale apparemment satisfaisante. Ce haut responsable de la justice a même déclaré que le changement de méthode avait reçu l'assentiment des condamnés à mort eux-mêmes et de leurs familles...
Erreurs judiciaires. Les déclarations du vice-président de la Cour suprême, citées hier par l'agence officielle Xinhua, ont de quoi surprendre venant du pays qui détient le record du monde absolu d'exécutions capitales, et dont le système judiciaire laisse tant à désirer, de l'aveu même des autorités. Pourtant, Liu Jiacheng affirme sans sourciller: «Nous contrôlons strictement la peine de mort et le nombre de condamnations à mort est limité»...
L'an dernier, comme elle le fait à intervalles réguliers, la Chine a lancé une opération «Frapper fort» contre la criminalité et la corruption, multipliant les condamnations à mort hâtives et les exécutions capitales dont le nombre, jamais rendu public officiellement, dépasse les 2 000 en un an. Un expert chinois de l'Académie des sciences sociales, le Dr Hu Yunteng