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Libération

Tsvangirai-Mugabe: un bras de fer de longue date

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Au Zimbabwe, le challenger du Président craint pour sa vie et appelle au calme.
publié le 12 mars 2002 à 22h34

Harare envoyé spécial

Morgan Tsvangirai a fêté dimanche son 50e anniversaire et jamais son avenir n'a été aussi incertain. Cet ancien syndicaliste est peut-être à la veille de devenir le tombeur et premier successeur de Robert Mugabe, 78 ans, qui dirige le Zimbabwe depuis l'indépendance en 1980. Mais, en cas de défaite, il pourrait tout aussi être traîné devant un tribunal pour une prétendue participation à un complot visant à renverser Mugabe et qui est visiblement une manipulation.

Certificat d'études. Outre leur âge, tout sépare Mugabe et Tsvangirai. Le premier est un tribun flamboyant à l'ironie mordante, le second a hérité de sa longue carrière syndicale un sens certain de l'organisation. Le premier a fait de brillantes études supérieures, le second n'a jamais dépassé le certificat d'études. Morgan Tsvangirai est né dans le sud du pays, à Gutu. Fils aîné d'un charpentier, il doit travailler tôt, après sa mort prématurée, pour entretenir ses huit frères et soeurs.

Au milieu des années 1970, il s'engage dans le syndicalisme, gravissant les échelons jusqu'à devenir, en 1988, secrétaire général de la puissante Confédération des syndicats du Zimbabwe (ZCTU) qui regroupe 200 000 membres. Dès l'année suivante, il rompt tout lien avec le parti au pouvoir, la Zanu-PF de Robert Mugabe.

A la faveur de la crise économique, Tsvangirai engage un bras de fer avec le régime et appelle en décembre 1997 à la première grève générale de l'histoire du pays. Le lendemain, une dizaine d'hommes fo