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Libération

Colombie: Ingrid Betancourt, une égérie décriée

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Peu de soutien pour l'otage des Farc, enlevée le 23 février.
publié le 13 mars 2002 à 22h34

Bogota correspondance

L'effigie en carton d'Ingrid Betancourt a participé aux élections législatives colombiennes, dimanche à Bogota. Les proches de la candidate à la présidentielle enlevée le 23 février par la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) ont emmené la figurine jusqu'au bureau de vote pour rappeler aux Colombiens le sort de l'ex-sénatrice. Aujourd'hui sans nouvelles, ses partisans continuent de préparer l'élection présidentielle du 26 mai.

Cette élection, Ingrid Betancourt ­ célèbre en France depuis qu'elle y a présenté son autobiographie la Rage au coeur ­ la préparait depuis huit mois. Elle avait alors démissionné de son poste de sénatrice pour lancer sa campagne. En guise d'adieu au «nid de rats», comme elle appelait le Sénat, elle avait pointé un index vengeur vers ses collègues: «Je vous révoquerai tous quand je serai présidente!» Aujourd'hui, elle ne dispose que de 0,7 % d'intentions de vote, selon les sondages.

En rupture. Ingrid, toujours candidate grâce à la loi colombienne, a pourtant un passé glorieux d'égérie anticorruption. En 1996, elle mène une grève de la faim pour lutter contre le président Ernesto Samper (au pouvoir entre 1994 et 1998), accusé d'avoir financé sa campagne avec l'argent de la drogue. Même si le Président a conservé le pouvoir, «elle lui a vraiment fait mal», affirme aujourd'hui l'analyste Carlos Lemoine. Ce combat et ses attaques contre le clientélisme, menées depuis le Congrès, lui permettent en 1998 d'être él