Le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, a annoncé hier dans un «discours à la nation» prononcé en arabe classique qu'il allait inscrire dans la Constitution la langue tamazight berbère comme langue «nationale». Il a aussi annoncé des sanctions contre les gendarmes, accusés d'être responsables du déclenchement et de la répression des émeutes du printemps dernier en Kabylie, qui ont fait plus de 100 morts et 3 000 blessés. «Il y a eu des sanctions [contre les gendarmes] qui ont commis un usage abusif de leurs armes: 24 gendarmes, dont 5 officiers ont été incarcérés pour homicide et usage d'armes à feu. Mais leur départ n'est pas raisonnable», a-t-il affirmé pour mieux balayer la demande d'un retrait de la gendarmerie par les émeutiers.
Pas officielle. Un an après que cette région s'est embrasée à la suite de l'assassinat d'un jeune lycéen dans une gendarmerie, le chef de l'Etat affirme mettre ainsi un terme à la crise qui a amené le centre du pays au bord du chaos. «J'ai reconnu et pris en charge les revendications fondamentales» de la Coordination des âarchs (tribus) et des villages de Kabylie. «Je pense avoir libéré ma conscience et accompli mon devoir.»
Rien ne dit cependant que ces mesures suffiront à ramener le calme. En effet, la revendication de la Kabylie a toujours été de faire du tamazight une langue «officielle» au même titre que l'arabe. «Le tamazight est déjà de fait une langue nationale parlée dans plusieurs régions du pays, remarquait hier un commerçant de Ti