Antananarivo correspondance
Si Antananarivo reste calme et plus que jamais soudé autour de son maire, Marc Ravalomanana, président autoproclamé de l'île depuis le 22 février, celui-ci peine à affirmer son pouvoir sur l'ensemble du pays contre l'amiral Didier Ratsiraka, chef de l'Etat en place. Les incidents violents se multiplient dans les chefs-lieux de province, là où précisément le président sortant est censé compter ses plus fidèles et plus musclés partisans. Ainsi, Fianarantsoa, à 400 km au sud d'Antananarivo, Toamasina, traditionnel fief «ratsirakien» à 360 km à l'est, mais aussi Sambava, dans le nord-est au coeur du pays de la vanille, voient désormais chaque jour des groupes politiques rivaux en venir aux mains.
Pétaudière. Si les traditionnels ressentiments ethniques n'ont jamais été instrumentalisés dans la crise, le «blocus économique» de la capitale par les extrémistes des provinces maritimes sur l'océan Indien et le canal du Mozambique est en train de les réveiller. «Avant d'être politique, la crise est profondément malgache. Une rivalité ancestrale entre Antananarivo et le reste du pays, présente en permanence dans les esprits, et dont joue évidemment l'amiral Ratsiraka pour se maintenir au pouvoir. Bref, la dernière vacherie d'un politicien vieux, aigri et désabusé»: ainsi résumée par Solofo Rakotozafy, qui se dit «étudiant à perpétuité», il est clair que dans la crise malgache ni les Nations Unies ni l'Organisation de l'unité africaine (OUA), pas plus que Paris