Ramallah envoyé spécial
Des chars lourds, par dizaines, verrouillent les avenues. Des blindés, en colonnes, se massent dans les ruelles. Chape d'acier impressionnante. Israël a déployé sans compter toute la puissance de son armée pour occuper la principale ville palestinienne. Ramallah est en état de siège, faubourgs bouclés, quartiers cernés, carrefours, fourches et ronds-points tenus sous la menace des canons de Tsahal. Les mitrailleuses à tir rapide des engins de combat veillent sans relâche, leurs tourelles aux aguets du moindre soupçon de mouvement. Des hélicoptères, en noria, couvrent la lente avance des transporteurs de troupes. Une progression prudente, méthodique. Derrière leur cuirasse chenillée, les soldats restent parfaitement invisibles. Jamais ils ne mettent pied à terre. Toute ébauche de résistance attire immédiatement un déluge de feu. Combats sporadiques mais intenses.
Balles perdues. Ramallah semble dépeuplé. Rues vides, boulevards désertés. Les boutiques, les échoppes, sans exception, ont baissé leurs rideaux de fer. Les habitants se calfeutrent dans les pièces les plus reculées de leurs logements. Ceux qui n'avaient pas de volets ont tendu sur les fenêtres un drap, une couverture. Rares sont les téméraires qui risquent un coup d'oeil à l'extérieur. Tous craignent les balles perdues mais aussi d'attirer l'attention des soldats à l'affût des tireurs embusqués. Ne circulent en ville que des voitures de journalistes. Même les ambulances hésitent à sortir. Le mé