New York de notre correspondant
«Saddam Hussein a visiblement quelque chose à cacher. Il constitue un problème et on va s'occuper de lui.» Lors d'une conférence de presse, hier à la Maison Blanche, le président George W. Bush a implicitement menacé l'Irak. «Profondément préoccupé», il a précisé que les Etats-Unis consulteraient «leurs amis et alliés» sur leurs intentions vis-à-vis de Bagdad.
Plus tôt dans la journée, la menace était venue de l'ONU. Si Saddam Hussein n'accepte pas rapidement le retour des experts de la commission de désarmement à Bagdad, l'organisation a expliqué qu'elle pourrait montrer «de la compréhension» face à une éventuelle frappe américaine contre l'Irak. Telle est l'analyse qui prévaut dans l'immeuble de verre de New York, alors que le vice président américain Dick Cheney est en tournée en Europe et au Proche-Orient pour rallier le plus grand nombre de pays possible à une éventuelle offensive contre Saddam Hussein. Depuis quelques jours, les diplomates n'hésitent plus à faire état d'une «évolution» à l'ONU quant au scénario militaire en Irak. Alors que certains pays (dont la France) refusaient de considérer l'hypothèse il y a encore quelques semai nes, ils témoignent désormais d'une certaine inflexion dans leurs discours, du moins en privé.
Ton conciliant. Pour l'instant, explique-t-on à l'ONU, l'objectif reste de tout faire pour que Bagdad accepte le retour des experts onusiens de désarmement, qui n'ont pas été autorisés à se rendre en Irak depuis 1998