Jérusalem de notre correspondante
Obtempérant aux fermes «conseils» des autorités américaines, Ariel Sharon a retiré ses troupes, vendredi, de la majeure partie des territoires palestiniens réoccupés ces derniers jours. Les chars israéliens restent en position non loin des grandes villes de Cisjordanie en raison de menaces sérieuses d'attaques terroristes. Après quinze jours d'une violence sans précédent depuis le début de cette Intifada, qui a encore fait au moins huit morts vendredi dans les rangs palestiniens dont une mère et ses trois enfants, qui auraient sauté sur une mine à Gaza , les diplomates semblent donc reprendre la main. Arrivé jeudi dans la région pour négocier un cessez-le-feu, l'émissaire américain Anthony Zinni s'est vite mis au travail, rencontrant Ariel Sharon et Yasser Arafat en moins de vingt-quatre heures.
Fiascos. «Cette fois, quelque chose est vraiment en train de changer. Les Etats-Unis ont compris que la politique offensive de Sharon ne faisait qu'aggraver la situation. Ils semblent décidés à maintenir la pression sur les deux parties, afin de les pousser à négocier», confiait un diplomate européen. Les violences de ces derniers jours ont provoqué une vague de manifestations anti-israéliennes et anti-américaines très préoccupante en Egypte, en Jordanie et dans certains pays du Golfe. «Je suis confiant. Malgré le contexte, il reste ici des raisons d'espérer», confiait Anthony Zinni, dont les deux précédentes missions de conciliation dans la région