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Libération

Torpeur électorale au Portugal

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Législatives anticipées sur fond de marasme économique.
publié le 16 mars 2002 à 22h36

Lisbonne envoyée spéciale

Le Portugal a la gueule de bois des lendemains de fête. Aux 8,7 millions d'électeurs, conviés ce dimanche dans l'isoloir, revient maintenant de choisir entre la médecine douce du Dr Ferro Rodrigues (Parti socialiste) et la thérapie de choc du Dr Durão Barroso (PSD, centre droit). L'héritier du «guterrisme» contre celui du «cavaquisme», car si une chose unit les deux hommes, c'est bien le manque de carrure qu'on leur reproche face aux deux ex-étoiles qui se sont partagé le pouvoir depuis l'adhésion à l'Union européenne: l'autoritaire professeur d'économie Anibal Cavaco Silva (1985-1995) puis le débonnaire ingénieur Antonio Guterres (1995-2002). Seize années de fulgurant décollage au terme desquelles le «bon élève» de l'UE se réveille en cancre de la classe.

Océan de revers. «Notre pays a certes coutume de passer très rapidement de l'euphorie à la dépression. C'est fin 2000 que le vent a vraiment tourné, se souvient José Manuel Fernandes, directeur du quotidien Publico. L'hiver le plus pluvieux de notre histoire, la mort de 59 personnes dans l'écroulement du pont d'Entre-os-Rios, les premiers sifflets contre Guterres, la forte dégradation des finances publiques.» Après une vague de succès ­ l'entrée dans l'euro, l'Exposition mondiale de 1998, la présidence de l'UE au premier semestre 2000 ­, le leader de l'Internationale socialiste sombre dans un océan de revers. Le point culminant est la débâcle de son parti aux municipales de décembre dernier, suivie