Chisinau envoyée spéciale
Drapeaux en tête, ils ne sont que quelques centaines à se retrouver quotidiennement ou presque sur la place centrale de la capitale moldave, Chisinau, pour protester contre le gouvernement communiste qui a déclaré leurs manifestations illégales et distribué des amendes aux contrevenants, qu'ils soient prêtres ou députés.ÊMaisÊl'apaisement risque d'être de courte durée, les communistes non rénovés de cette ex-république soviétique roumanophone les premiers jamais revenus au pouvoir depuis l'éclatement de l'URSS ayant pratiquement épuisé par des mesures rétrogrades le capital de sympathie qui leur avait permis de remporter haut la main les élections il y a un an. Car les vieilles recettes, faites de répression, de recentralisation et de renationalisation, leur ont aliéné la société civile qui depuis dix ans regarde vers l'Europe.
Misère. Les communistes moldaves, qui à l'époque soviétique n'étaient pour la plupart que d'obscurs petits apparatchiks, ont été élus comme des sauveursÊpar une population fatiguée de la misère et des réformes toujours inachevées par les gouvernements de coalition successifs qui ont contracté une immense dette extérieure sans jamais relancer l'économie. La Moldavie est aujourd'hui le pays le plus misérable d'Europe avec un revenu par habitant inférieur de moitié à celui de l'Albanie. Du temps de l'URSS, cette région de vin et de primeurs était l'une des républiques les plus prospères de la fédération. Un an plus tard, le pr