Washington
de notre correspondant
Merci Enron... Parmi les multiples retombées du plus énorme scandale financier de ce début de siècle aux Etats-Unis, la réforme du financement des partis politiques devait être adoptée définitivement hier soir par le Sénat, par une soixantaine de voix sur cent. Cela fait des années que cette réforme était discutée sans jamais aboutir. Au nom de la liberté d'expression politique, les républicains, majoritaires depuis les dernières élections à la Chambre des représentants, s'arc-boutaient contre tout changement. Mais la faillite frauduleuse d'Enron, un groupe extrêmement généreux pour les candidats politiques, surtout républicains, a changé la donne.
Plafond. En février, la Chambre a finalement voté un texte mettant un peu d'ordre dans le financement des campagnes électorales. La loi qui devait être adoptée définitivement hier met fin au financement illimité des partis, elle réduit le plafond des contributions aux organisations politiques locales, et interdit les publicités politiques diffusées juste avant les élections et financées par des groupes qui se prétendent « non-partisans ».
La réforme est présentée comme « la plus importante depuis un quart de siècle » en matière de financement politique. Elle est pourtant très limitée, et ne remet pas en cause l'influence énorme de l'argent dans le système électoral américain : un candidat au Congrès qui lève plus de fonds que son rival est élu dans 90 % des cas. L'intérêt principal de la nouvelle loi