New York de notre correspondant
Depuis quelques années, la cathédrale Mary Our Queen, à Baltimore, se vantait de « porter la foi » sur l'Internet. Sur la page d'accueil de son site web, le recteur, Mgr Robert Amstrong, évoque « la chance extraordinaire d'avoir recours au pouvoir de la technologie ». Jusqu'à peu, Mgr Amstrong ne s'étonnait pas quand il croisait, tard le soir, le révérend Thomas Rydzewski, les yeux rivés sur son ordinateur. Mais, en début de semaine, le FBI a confirmé que le prêtre faisait partie des plus de 80 personnes arrêtées dans le cadre d'un réseau baptisé Candyman et qui échangeait de la pornographie enfantine sur le Web.
L'affaire n'aurait pas fait autant de bruit si elle n'intervenait au beau milieu d'un scandale qui éclabousse l'Eglise catholique aux Etats-Unis. Depuis plusieurs semaines, la hiérarchie catholique est ainsi sous le coup d'accusations de pédophilie qui ne cessent de se multiplier. « Pour résumer, il s'agit de la crise la plus importante traversée par l'Eglise catholique moderne américaine, estime Thomas Groome, professeur de théologie au Boston College, rarement l'Eglise a été secouée comme cela. L'impact est d'ores et déjà dévastateur. »
« Tolérance zéro ». Tout a commencé en janvier à Boston, alors que s'ouvrait le procès du père James Geoghan, 66 ans, accusé de trois cas d'abus sexuels pendant les années 80 et 90. Après le procès, des documents ont démontré que le cardinal Bernard Law, la plus haute autorité catholique du pays, et plu