Berlin de notre correspondante
Dans l'enceinte habituellement très digne et policée du Parlement allemand, c'est un vrai coup de force que les troupes du chancelier social-démocrate Schröder ont osé vendredi. Peu avant 15 heures au Bundesrat (chambre où siègent les Länder), le président social-démocrate Klaus Wowereit ouvre le vote sur la loi sur l'immigration, dont le pays débat avec passion depuis des mois. Le suspense vaut un bon thriller : ni les sociaux-démocrates (pour), ni les chrétiens-démocrates (contre) n'ont de majorité au Bundesrat. Tout va donc dépendre du Brandebourg, gouverné par une grande coalition entre sociaux-démocrates et conservateurs. Dans tout le pays, plusieurs télévisions retransmet tent le happening en direct.
Avenant, le président du Bundesrat, Klaus Wowereit, interroge son camarade Manfred Stolpe, ministre-président du Land clé : «Comment vote le Land du Brandebourg ?» «En tant que ministre-président, je vote oui», répond Stolpe. A ses côtés, le représentant local des chrétiens-démocrates, Jörg Schönbohm, qui vient d'expliquer qu'il est contre la loi, intervient : «Vous connaissez ma position monsieur le Président.» Un silence glace la salle. En cas de divergence, la règle voudrait que le Land s'abstienne. Mais le président Wowereit reprend, comme si de rien n'était : «Je constate ainsi que le Land de Brandebourg a voté oui.»
Dispute électorale. «Je suis très content de ce vote», commentait vendredi soir Schröder, assurant n'avoir été pour rien dans