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Libération

La vitrine de l'ETA interdite en 2003 ?

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Madrid veut modifier la loi sur les partis politiques.
publié le 26 mars 2002 à 22h42

Batasuna, considéré comme le bras politique de l'ETA, pourrait voir ses jours comptés. Et ne pouvoir présenter de liste aux municipales du printemps 2003. C'est en tout cas la volonté des autorités espagnoles décidées à modifier la loi sur les partis politiques. En accord avec l'opposition socialiste, le gouvernement de José Maria Aznar a remis, vendredi, au Conseil du pouvoir judiciaire et au Conseil d'Etat un avant-projet de loi en ce sens. Il prévoit qu'une formation politique pourra être déclarée hors-la-loi si «elle n'obéit pas aux principes constitutionnels et démocratiques». Dans le collimateur : Batasuna, accusé de ne pas condamner les attentats de l'ETA et de «faire l'apologie du terrorisme».

Le texte prévoit un mécanisme interdisant au parti de renaître sous un autre nom. Une méthode employée, à chaque fois que le juge Baltazar Garzon a déclaré illégale une organisation dans la mouvance de l'ETA. L'interdiction de Batasuna (ex-Herri Batasuna), quatrième formation du Parlement basque avec sept députés, n'est certes pas acquise : la nouvelle loi sera soumise au Parlement à l'automne prochain, mais c'est au Tribunal suprême qu'il reviendra de trancher. Pour autant, il s'agit de l'initiative la plus résolue pour mettre fin à cette formation séparatiste radicale, née en 1978 au sortir de la dictature franquiste, et que le précédent gouvernement socialiste n'a jamais réussi à rayer de la liste des partis légaux.

L'initiative d'Aznar a enflammé les esprits au Pays basque. C