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Libération

L'école des maires au Kenya

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Les édiles devront décrocher un diplôme pour continuer à exercer.
publié le 27 mars 2002 à 22h43

Nairobi de notre correspondant

C'est l'histoire de «Passe ton bac d'abord... pour garder ton boulot». Pour conserver leur poste, les maires du Kenya vont devoir se remettre aux études et décrocher le sésame : un diplôme d'université. Sinon, c'est la porte. Le projet de loi qu'entend faire voter Uhuru Kenyatta, nouveau ministre de l'Administration locale, a eu l'effet d'un coup de pied dans une très vieille termitière. Panique chez des élus davantage habitués aux conflits partisans qu'aux attaques directes sur leurs capacités de gestionnaire. Car la mesure risque d'avoir des conséquences radicales. Sur les 46 maires du pays, seuls deux ont dépassé le niveau de l'école secondaire.

Incultes. Objectif du fils de Jomo Kenyatta, le légendaire premier Président du pays : dépoussiérer une classe politique accusée de tous les maux par la population, corruption, copinage et tribalisme. Les coups de poing échangés en mairie ne sont pas qu'une légende et ajoutent à l'image d'édiles incultes. Sans parler des nombreux élus qui mâchent le khat (narcotique local) lors des séances de conseil municipal.

Au passage, Kenyatta tente de se faire une place parmi les «jeunes-turcs» lancés dans la course à la succession du vieux chef d'Etat, Daniel Arap Moi, qui part à la retraite à la fin de l'année après plus de deux décennies au pouvoir. «Pour que nos régions soient bien gérées, nous avons besoin de dirigeants mieux éclairés, engagés à servir le public», a déclaré Kenyatta lors d'une conférence deva