Beyrouth correspondance
Qu'Arafat puisse ou non y participer, rarement sommet arabe aura suscité autant d'intérêt que celui qui s'ouvre aujourd'hui à Beyrouth. Le lancement, en février, par le prince héritier saoudien Abdallah ben Abdelaziz, d'une offre de paix se résumant au fameux principe «la terre contre la paix» a fait se tourner tous les regards vers la capitale libanaise où ont afflué plus de 2 000 journalistes. Certes, nombre de chefs d'Etat n'y participeront pas : l'Irakien Saddam Hussein, le Libyen Kadhafi et, dernière défection surprise en date, l'Egyptien Moubarak pour «raisons exceptionnelles internes», affirme Le Caire sans plus de détails. Il semble cependant que l'Egypte a été irritée d'avoir été informée de l'offre saoudienne par la presse et, plus encore, de voir Riyad reprendre le leadership diplomatique de la région...
Sécurité. Quoi qu'il en soit, le Liban, mobilisé pour le sommet, s'agite. «L'union des Arabes fait leur force» ou «Le Liban vous aime», clament les panneaux de bienvenue aux vingt-deux pays de la Ligue arabe affichés dans les rues de Beyrouth. Les mesures de sécurité sont draconiennes et les Libanais ont vu à la télévision des groupes d'hommes en cagoule noire s'entraîner autour de l'hôtel Phoenicia où doivent se dérouler les réunions. Les journaux, eux, publient quotidiennement la liste des routes bloquées.
Tout cela n'a pas empêché les manifestations opposées à la «tutelle syrienne» au Liban de côtoyer celles qui soutiennent l'Intifada.