Moscou de notre correspondante
L'ancienne équipe de journalistes de la chaîne TV6, fermée en janvier dernier, s'est vue attribuer, hier, par concours, la fréquence de cette télévision.
Proche du pouvoir. Dirigée par Evguenni Kisseliov, l'équipe avait été chassée au printemps 2000 de NTV, chaîne du magnat d'opposition Vladimir Goussinski, qui avait été reprise en main par le géant gazier Gazprom, proche du Kremlin. Accueillis par TV6 qui appartient à un autre homme d'affaires dissident, Boris Berezovski, aujourd'hui en exil comme le premier , ces journalistes avaient vécu fin janvier la douloureuse liquidation de la chaîne, à la demande d'un actionnaire minoritaire, le pétrolier Lukoïl, lui aussi proche du pouvoir.
Pour retrouver la possibilité de faire de la télévision, l'équipe de Kisseliov a cependant dû faire alliance avec une douzaine d'hommes d'affaires bien en cour, ainsi qu'avec des partenaires non-commerciaux comme l'ancien Premier ministre et ex-chef du KGB, Evguenni Primakov, actuellement président de la chambre de commerce de Russie.
Faire taire. L'acharnement à faire taire les deux seules télévisions d'opposition dont l'audience est nationale avait terni l'image de réformateur que veut présenter le président Vladimir Poutine. Tout prête à croire que l'attribution de la fréquence à l'équipe de Kisseliov constitue pour le Kremlin un moyen de se blanchir, tout en ayant auparavant pris la précaution de bien encadrer les trublions. La nouvelle chaîne se verra d'abord d