Antananarivo correspondance
La crise politique à Madagascar tourne chaque jour un peu plus à la pantalonnade. Si, sur le plan strictement politique, aucun scénario de sortie de crise n'est en vue, la situation économique, elle, vire à la catastrophe. «A qui parler? Il n'y a plus d'interlocuteurs», se lamente Florette Andriamiari satrana, présidente d'une instance de dialogue entre secteur privé et pouvoirs publics. Les entreprises privées en sont réduites à publier des encarts dans la presse pour tenter d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur les conséquences désastreuses de l'obstination de Didier Ratsiraka et de Marc Ravalomanana, le président sortant et le président autoproclamé, dans le conflit post-électoral qui les oppose.
Réserves gelées. La grève générale de deux mois, qui a surtout affecté la capitale où elle a été massivement suivie par les partisans de Marc Ravalomanana, est officiellement terminée depuis lundi. Mais le privé, en panne de matières premières, est incapable de produire, de vendre, d'exporter ou d'effectuer des transactions financières internationales. Quant à l'administration, toutes les instances dirigeantes ont été multipliées par deux, y compris la Banque centrale. Les caisses des deux Etats, celui que dirige le président sortant Ratsiraka de Toamanisa, chef-lieu de sa province natale sur la côte Est, ou celui que l'autoproclamé Ravalomanana tente d'affirmer d'Antananarivo, sur les hauts plateaux, sont vides de toute façon. Et les réserves e