New York de notre correspondant
Au milieu du XIXe siècle, John Brown était l'un des hommes les plus respectés de l'Etat de Rhode Island. Businessman à succès, il avait fondé une banque, la Providence Bank, afin de faire fructifier ses affaires. John Brown était aussi le plus puissant esclavagiste de la région et il ne s'en cachait pas. Plusieurs fois par an, il affrétait des bateaux pour la traite des Noirs en Afrique, comme de nombreux autres propriétaires terriens.
Plus de cent cinquante ans plus tard, le nom de John Brown a fait sa réapparition dans un tribunal de Brooklyn. Pour la première fois dans l'histoire américaine, une activiste noire, Deadria Farmer-Paellmann, a ainsi déposé mardi une action en justice afin de réclamer des «réparations» à trois entreprises privées qui ont «profité de l'esclavage». Est donc nommée dans le procès la banque Fleet Boston, qui a succédé à la Providence Bank. Ainsi que la com pagnie d'assurances Aetna et la société de chemins de fer CSX. Selon l'acte d'accusation, Aetna a pendant plusieurs années, et cela jusqu'à la fin officielle de l'esclavage, en 1865, accepté d'assurer les esclavagistes «contre la perte de leur cheptel humain». Quant à CSX, les compagnies qui l'ont précédé ont eu recours à des esclaves pour construire des voix ferrées sur tout le territoire américain.
Action collective. Les avocats de Deadria Farmer-Paellmann ont expliqué qu'ils avaient décidé d'agir devant les tribunaux en prenant exemple sur les familles des victime