New York de notre correspondant
C'est en s'engageant à «protéger le droit des victimes» que l'Attorney General («ministre de la Justice») John Ashcroft a annoncé hier avoir requis la peine de mort contre Zacarias Moussaoui. Selon le document du département de la Justice, le Français est accusé d'«avoir comploté avec Oussama ben Laden et Al-Qaeda pour assassiner des milliers d'innocents». La décision de John Ashcroft, qui a été regrettée par la France, n'est pas une surprise. Il y a une dizaine de jours, plusieurs officiels du gouvernement américain avaient laissé entendre que les deux procureurs fédéraux en charge du dossier, Paul J. McNulty de Virginie et James B. Comey de New York, allaient demander la peine capitale pour le Français. Selon nombre d'experts, il est très rare, sinon sans précédent, que le gouvernement américain requière la peine de mort pour un accusé qui n'a pas participé directement à un crime. «Il n'y a aucune chance que la Cour suprême confirme une peine de mort dans ce cas précis», a assuré hier Michael Tigar, un professeur à l'American University Law School de Washington.
«20e pirate». Zacarias Moussaoui, 33 ans, avait été interpellé à l'été 2001 dans le Minnesota, alors qu'il prenait des cours pour piloter des gros jets commerciaux. Soupçonné par les autorités américaines d'être le «20e pirate» du 11 septembre, il a ensuite été inculpé, le 11 décembre dernier, de complot, tombant sous le coup de six charges, dont quatre étaient passibles de la peine de