Rarement un sommet arabe aura été aussi chaotique, aussi menacé par les coups tordus mais, paradoxalement, rarement il aura été autant porteur d'initiatives de paix. En dépit de la politique de la chaise vide choisie par le président égyptien, Hosni Moubarak, et le roi Abdallah II de Jordanie, de la manoeuvre syro-libanaise pour empêcher Yasser Arafat de s'adresser directement à ses pairs par satellite et de la surenchère dans la violence de Bachar el-Assad, le sommet arabe de Beyrouth a pris deux initiatives de première importance. La première, dite «initiative arabe de paix», adoptée hier à l'unanimité, offre une normalisation complète des rapports arabo-israéliens en échange d'un retrait total de l'Etat hébreu des territoires occupés en 1967 ; elle parle aussi effectivement de paix, alors que la région passe par une des phases les plus critiques au niveau sécuritaire. La seconde est la réconciliation de l'Irak avec le Koweït, qui se traduit par la reconnaissance par Bagdad de l'indépendance et de la souveraineté de l'émirat.
Réfugiés en suspens. A Beyrouth, malgré les intrigues de Damas et de Beyrouth peu désireux de le voir adopté sous cette forme, le plan Abdallah a été consacré. «C'est un développement positif sur la base duquel on peut construire. C'est d'autant plus significatif que personne ne se souvient à quand remonte la dernière fois que les dirigeants arabes se sont assis autour d'une table pour parler de faire la paix avec Israël», a commenté un haut responsabl