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Libération

Allemagne: Schröder fait barrage à Berlusconi

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Le chancelier s'oppose à son entrée dans le groupe Kirch.
publié le 1er avril 2002 à 22h53

Berlin correspondance

«Problématique», «monstrueux», «révoltant»... les dirigeants politiques allemands n'ont pas de mots assez forts pour qualifier, depuis jeudi, la possible montée en puissance de Silvio Berlusconi dans le groupe de médias de Leo Kirch (75 ans). Propriétaire de la moitié des télévisions privées allemandes, le groupe Kirch tente d'échapper à la faillite en négociant un plan de sauvetage avec ses banques créancières et ses actionnaires minoritaires. Habituellement, c'est le magnat australo-américain, Rupert Murdoch, qui fait office de diable. Mais cette fois, l'actuel chef du gouvernement italien lui a volé la vedette.

Dans une interview à l'hebdomadaire Der Spiegel parue jeudi, le chancelier allemand Gerhard Schröder (SPD), qui s'était jusqu'alors gardé d'intervenir publiquement sur le dossier, a été très clair. «Je ne veux rien dire contre monsieur Murdoch. S'il a autant de succès avec la télévision à péage qu'il en a en Angleterre, nous ne devrions avoir aucune objection. Nous devons faire attention de ne pas faire fuir les investisseurs étrangers.» En revanche, le fait que Silvio Berlusconi puisse avoir une influence sur les médias allemands «n'est pas sans poser problème, a-t-il déclaré. Il faut au moins qu'existe une séparation crédible entre les affaires et la politique.»

Mainmise. Qualifiant cette perspective de «monstrueuse», le gouverneur du Land de Rhénanie du Nord-Westphalie, Wolfgang Clement, haut responsable du Parti social-démocrate (SPD), a fait