Jérusalem envoyé spécial
Avi Pazner n'en disconvient pas. Pour avoir lancé ses blindés dans une opération lourde et prolongée contre les territoires palestiniens, «Israël payera un prix politique certain». Une image dégradée dans les opinions publiques internationales, tant que se poursuivront les rafles de masse dans les villes à nouveau occupées. «Une détérioration des relations avec les pays arabes et avec l'Europe», craint ce porte-parole d'Ariel Sharon, ancien ambassadeur en France et en Italie. «Malheureusement, l'humiliation des populations fait partie intégrante de cette campagne. On ne peut pas déclencher une telle incursion et se permettre que les Palestiniens en sortent la tête haute. Même si cela nous est pénible, nous n'avons pas d'autre solution que de passer par ce tunnel.» Car de quelque côté qu'on se tourne, à tous les niveaux du pouvoir ou de la société israélienne, on trouve cette solide conviction, certitude profondément ancrée, que la paix sera désormais impossible sans avoir brisé militairement la résistance palestinienne.
«La stratégie du Premier ministre est très simple. Peut-être est-ce pour cela qu'elle est mal comprise à l'étranger, explique Avi Pazner, notre priorité absolue, c'est de combattre le terrorisme. Un véritable problème existentiel pour Israël. Cela peut paraître curieux qu'un Etat aussi fort que le nôtre craigne pour son existence. Mais, rapportés aux proportions de la France, les attentats de ces dernières semaines nous ont coûté l'équi