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Libération

Malouines : quand Thatcher triomphait

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En Grande-Bretagne, célébration discrète du 20e anniversaire de ce conflit.
publié le 2 avril 2002 à 22h54

«Je déteste la guerre, raconte sir John Nott, l'ancien ministre de la Défense de Margaret Thatcher, dans ses mémoires. L'idée d'envoyer des jeunes gens se battre loin de chez eux me répugne. Mais, au début d'avril 1982, nous avons conclu, mes collègues et moi, que nous n'avions pas d'autre choix.» Vingt ans après, Britanniques et Argentins commémorent la guerre des Malouines. Un conflit qui a permis le triomphe de la démocratie en Argentine et celui de la Dame de fer au Royaume-Uni.

Perdre la face. Le 2 avril 1982, un commando argentin envahissait l'archipel, ce lointain vestige de l'Empire britannique. Par ce coup de force, destiné à régler un conflit territorial vieux d'un siècle et demi, la junte au pouvoir à Buenos Aires espérait redonner un second souffle à un régime en bout de course. Son chef, le général Leopoldo Galtieri, ne croyait pas que la Grande-Bretagne se lancerait dans une expédition militaire à plus de 7 500 kilomètres de ses côtes pour quelques îlots battus par les vents.

Mais, dans un pays déjà miné par le chômage et les conflits sociaux, Margaret Thatcher ne pouvait entériner la perte des «Falklands» sous peine de perdre la face et les élections. La reconquête, accomplie en moins de trois mois, par la Royal Navy, au prix d'un millier de morts (255 Britanniques et 750 Argentins), entraîna la chute de la dictature et permit à la Dame de fer de se maintenir huit années supplémentaires au pouvoir : «La Grande-Bretagne est à nouveau grande», pro