Belgrade
de notre correspondante
Les autorités de Belgrade semblent finalement résignées à coopérer avec le Tribunal pénal international de La Haye et à transférer au moins quelques-uns des quinze inculpés vivant sur le territoire. La décision a été prise lundi soir par le gouvernement fédéral, quelques heures après l'expiration d'un ultimatum américain et au moment même où le secrétaire d'Etat Colin Powell décidait de reporter sine die une décision sur le déblocage d'au moins 40 millions de dollars d'aides à la République fédérale de Yougoslavie (RFY Serbie et Monténégro). «Tous les organes de l'Etat sont dans l'obligation de coopérer pleinement avec le TPI, ce qui veut dire permettre l'accès aux archives, arrêter et transférer à La Haye les inculpés de crimes de guerre», a déclaré le ministre yougoslave des Affaires étrangères, Goran Svilanovic, à l'issue de la réunion.
Responsabilité partagée. Le gouvernement fédéral yougoslave donne donc ainsi son soutien au gouvernement serbe, dirigé par le pragmatique Zoran Djindjic, qui avait déjà eu recours à un décret, en juin 2001, pour expédier Slobodan Milosevic au TPI malgré l'hostilité du président yougoslave, Vojislav Kostunica, et d'une opinion publique plutôt défavorable au tribunal de La Haye. Fort de cette expérience, Djindjic a réussi cette fois à faire partager au gouvernement fédéral la responsabilité pour le transfèrement d'au moins trois inculpés à La Haye. Il s'agirait de l'ancien chef d'état-major de l'armée yougoslave