Arusha envoyé spécial
«Où sont les accusés ?» Ce fut la première question du président de la cour, le juge Lloyd Williams, à l'ouverture du «procès des militaires», devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) à Arusha (Tanzanie). Les quatre anciens officiers supérieurs de l'armée rwandaise, accusés notamment de génocide, d'entente en vue de commettre le génocide et de crimes contre l'humanité, ont préféré rester dans leurs cellules. Le colonel Théoneste Bagosora, le lieutenant-colonel Anatole Nsengiyumva, le major Aloys Ntabakuze et le général Gratien Kabiligi, qui ont déjà passé cinq à six ans en détention, devront encore attendre avant de découvrir le banc des accusés de la salle d'audience n° 3.
Les accusés ont voulu souligner «le manque de préparation de l'accusation». «Pour qu'il y ait un procès, il faut qu'il soit juste et équitable, pas un simulacre», a déclaré Me Constant, défenseur du principal accusé, le colonel Bagosora. Afin de protéger la majorité des 252 témoins cités par l'accusation, un statut «protégé» leur a été accordé. Leur identité et le contenu de leurs témoignages ne seront révélés aux accusés que trente-cinq jours avant leur passage devant le TPIR. Insuffisant, selon la défense. «Tout le monde peut comprendre qu'il est difficile d'envisager de commencer un procès sans que la personne qu'on accuse ne sache qui l'accuse et de quoi on l'accuse exactement.»
Apres trois heures de suspension, la procureure du TPIR, Carla Del Ponte, a prononcé