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Libération

Rwanda: un procès décisif pour le tribunal

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Le TPIR joue sa crédibilité dans cette affaire impliquant de hauts responsables hutus.
publié le 4 avril 2002 à 22h55

Le «procès des militaires» qui s'est ouvert, mardi à Arusha, est un test décisif pour le Tribunal pénal international sur le Rwanda (TPIR). Critiqué pour sa lenteur, ses dysfonctionnements et des anomalies graves, il joue sa crédibilité sur ce procès, le premier impliquant de très hauts responsables, dont le colonel Théoneste Bagosora, 61 ans, chef de cabinet du ministère rwandais de la Défense jusqu'en juin 1994, donc jusqu'à la fin du génocide qui a coûté la vie à quelque 800 000 Tutsis et Hutus modérés.

«Lamentable». A l'opposé de son homologue de La Haye qui tourne aujourd'hui à plein régime et a pleinement justifié son existence, la cour d'Arusha est entrée en léthargie avant même de fonctionner. Sept ans et demi après sa création par une résolution de l'ONU, le TPIR n'a réussi à mener que neuf procès à terme. Dix-sept procédures sont en cours et 57 prévenus attendent d'être jugés. Dans un rapport très sévère publié l'année dernière, l'organisation non-gouvernementale International Crisis Group (ICG), basée à Bruxelles, qualifiait les performances du TPIR de «lamentables». Tout cela avec 800 employés, 9 juges et un budget annuel d'environ 105 millions d'euros. L'institution, paralysée par des guerres intestines, le gaspillage et l'incompétence de son personnel, «n'a pas réussi à faire la lumière sur le mécanisme, la chronologie, l'organisation et le financement du génocide, ni à en identifier les vrais auteurs».

Le «procès des militaires» offre donc l'occasion aux juges d