Debrecen envoyée spéciale
Le petit théâtre de la ville d'Eger, dans l'est de la Hongrie, est plein à craquer. «Viktor ? on l'adore !», murmure une spectatrice. Viktor Orban monte enfin sur scène. Souriant, élégant, la cocarde aux couleurs magyares à la boutonnière, le Premier ministre n'a rien perdu des talents d'orateur qui le révélèrent au monde entier en 1989, lorsqu'il réclama devant une foule immense le départ des troupes soviétiques de Hongrie. Douze ans plus tard, l'ancien potache est devenu un politicien de 38 ans, résolument à droite, qui brigue un deuxième mandat aux élections législatives dont le premier tour se déroule dimanche (lire ci-contre).
Le ton est populiste, mais le tribun séduit toujours, émaillant son discours de blagues. «Vous vous souvenez de la devinette d'antan : "Qu'est-ce qui est petit, sombre et qui frappe à la porte ? L'avenir !"» Tout cela, c'est fini, martèle Orban, la Hongrie est aujourd'hui un pays optimiste. «Nous bâtissons, nous construisons : un pont avec la Slovaquie, un théâtre national, des logements. Ce n'est pas nous qui adhérerons à l'Europe, c'est l'Europe, à laquelle nous avons toujours appartenu, qui nous rejoindra.» Puis, Orban signe un «contrat avec les citoyens» sur un grand panneau blanc que les spectateurs sont aussi invités à parapher.
Emule du «Cavaliere». Le «contrat» beaucoup d'autoroutes, moins d'impôts, hausse des salaires s'inspire de la campagne électorale de Silvio Berlusconi, qui est d'ailleurs venu soutenir Vikt