Syndicaliste à Béjaïa, Mahmoud est sans illusion. «Qui va s'intéresser à ce qui se passe ici ? "Ils" profitent du fait que tout le monde regarde vers la Palestine pour multiplier les interpellations et durcir la répression.» Alors que la situation était hier calme dans la région de Tizi Ouzou, des affrontements ont une fois de plus opposé, mercredi, manifestants et forces de l'ordre dans la région de Béjaïa, notamment à Amizour, El Kseur, Tichy et Akbou. Sans qu'on sache très bien à quelle logique obéissent les forces de sécurité.
Incontrôlables. En effet, des marches ont été tolérées dans certaines localités et violemment réprimées dans d'autres, tandis que les associations de droits de l'homme évoquent des «expéditions punitives» contre la population. «Celles-ci coïncident avec le retrait des gendarmes qui se poursuit dans toute la région, explique un militant associatif de Tizi Ouzou. Chaque fois qu'une brigade se retire d'une localité, des exactions y sont signalées. La semaine dernière, le commandant de la gendarmerie d'un village situé à moins de trente kilomètres de Tizi Ouzou a mis en garde la population : "faites attention, car je ne contrôle pas mes hommes". Avant de partir ces derniers ont effectivement agressé des habitants et pillé plusieurs maisons.»
Chaque jour, de très nombreuses interpellations ont lieu partout. Certains sont rapidement relâchés, d'autres pas. Le procès de plusieurs des vingt-six délégués des différentes coordinations des arouch (tribus) se dé