Menu
Libération

Poutine met la presse russe à sa botte

Article réservé aux abonnés
Les journaux sont étranglés par des procès à répétition.
publié le 6 avril 2002 à 22h57

Moscou de notre correspondante

Après la mise au pas des derniers médias audiovisuels d'audience nationale, c'est maintenant au tour de la presse écrite. La mainmise du pouvoir sur les télévisions d'opposition s'est faite au travers d'une prise de contrôle de leur capital par des proches de Vladimir Poutine. Cousu de fil blanc, ce procédé laisse désormais la place à une recette qui a fait ses preuves sous d'autres cieux, notamment dans les Balkans, dans la Croatie de Tudjman ou la Serbie de Milosevic : la multiplication des procès en diffamation assortis d'amendes exorbitantes. Les chances d'aboutir rapidement à une «normalisation» sont d'autant plus grandes qu'en Russie les informations des journaux sont souvent peu fiables et les tribunaux traditionnellement peu indépendants. «Autrefois, on trouvait des assassins pour tuer les journalistes, aujourd'hui, on peut les réduire au silence de façon légale», dénonce Oleg Panfilov, responsable d'une association d'aide aux journalistes, qui dénonce la volonté du pouvoir de «nettoyer les médias» et de «restaurer la propagande». Les plaintes s'accumulent contre la presse nationale. Elles visent des titres appartenant à l'oligarque déchu entré en dissidence, Boris Berezovski, mais aussi d'autres médias critiques, traitant des droits de l'homme ou de la corruption, seuls domaines où ils se distinguent de la presse progouvernementale.

Assassinats. La première à avoir essuyé les plâtres de cette nouvelle politique est Novaïa Gazeta, qui jus