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Libération

Ramallah muré par Tsahal

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Rues éventrées, boutiques mitraillées et morgue saturée.
publié le 6 avril 2002 à 22h57

Ramallah de notre envoyée spéciale

Mains en l'air, épaules couvertes d'un drapeau blanc, les pacifistes et députés européens s'approchent lentement de la Moukataa, où Yasser Arafat est enfermé depuis décembre. «Piano, piano !», hurle un Italien à la cantonade en indiquant du doigt le haut d'un immeuble où un sniper israélien aurait pris position. Devant les différents accès du palais présidentiel de Ramallah, les chars de Tsahal sont immobiles, le silence est total, pas une âme qui vive. Suivi de loin par les regards curieux et inquiets de la population palestinienne, le groupe d'étrangers tente de s'approcher, convaincu que la présence dans le palais de l'émissaire américain Anthony Zinni va leur servir de sésame. L'un d'eux avance de quelques mètres, seul, pour tenter de négocier le passage. La tourelle d'un char se met à bouger, visant les arrivants ; les soldats ne sortent même pas discuter, seul leur casque dépasse, dix pas de plus et ils tirent. Courageux mais pas fou, le groupe fait marche arrière. Le Français Alain Krivine, député européen de la Ligue communiste révolutionnaire, qui avait été très impressionné par l'exploit de José Bové (entré une semaine auparavant, au culot, chez Yasser Arafat), bougonne : «C'est déjà bien d'être venu jusque-là, d'avoir pu forcer les check points, de montrer aux Palestiniens qu'ils ne sont pas seuls...»

Tirs. Sur le pas de sa maison, située à quelques mètres de la Moukataa, une Palestinienne soupire. «Ils ont tiré toute la nuit, et c