Londres de notre correspondant
Quand George Bush a révélé durant sa première rencontre avec Tony Blair, il y a un an, qu'ils utilisaient le même dentifrice, les travaillistes ont souri. Après le 11 septembre, seuls quelques pacifistes irréductibles se sont opposés à la participation du Royaume-Uni à la guerre contre Al-Qaida. Mais, depuis que le Premier ministre britannique appuie la récente croisade américaine contre Saddam Hussein, la révolte gronde au sein de son parti.
Ce week-end, depuis le ranch texan du président américain, George Bush et Tony Blair ont tenu au mot près le même discours vis-à-vis de l'Irak : «J'ai expliqué au Premier ministre que la politi que de mon gouvernement est l'éviction de Saddam. Toutes les options sont sur la table», a déclaré le maître des lieux. «Nous considérons toutes les options à notre disposition car la menace des armes de destruction massive est réelle», a ajouté son hôte. Un message que Blair a martelé de nouveau hier : «L'inaction n'est pas une alternative.»
Fronde. Des propos qui risquent d'accroître la colère d'une partie de ses troupes. Elus et militants travaillistes sont de plus nombreux à dénoncer les choix diplomatiques de leur chef. Ils critiquent l'alignement systématique de leur pays sur les Etats-Unis et s'opposent à une nouvelle guerre du Golfe. Ils s'en pren nent à Tony Blair, à son style de plus en plus présidentiel, ou encore à ses liens affichés avec Silvio Berlusconi.
Ce n'est plus seulement la très petite aile gauche