«Tandis que les pays développés sont devenus riches avant de devenir vieux, les pays en développement seront vieux avant de devenir riches.» L'avertissement est de Gro Harlem Brundtland, la directrice générale de l'Organisation mondiale pour la santé (OMS), alors que s'est ouverte à Madrid, hier, la seconde assemblée mondiale sur le vieillissement des Nations unies. Pour alimenter les débats, l'OMS a publié un long rapport sur le vieillissement de la population mondiale. Un document alarmiste qui souligne qu'en 2050, il y aura plus de personnes âgées d'au moins 60 ans que d'enfants de moins de 15 ans. Une première dans l'histoire de l'humanité.
Les inquiétudes sur le vieillissement ne datent pas d'hier. Dès 1956, l'ONU avait publié une étude sur le sujet. Mais elle portait principalement sur les pays riches, tandis que les pays en développement connaissaient une natalité galopante. L'augmentation rapide de l'espérance de vie et la réduction de la natalité au Sud plus nette que prévue ont modifié la donne. Alors que la population mondiale pourrait se stabiliser d'ici à 2100, la part des anciens s'accroît mécaniquement.
Deux milliards. En 1950, la population mondiale comptait 8 % de seniors. Ils sont aujourd'hui 10 % (soient 629 millions de personnes), et pourraient représenter 21 % des humains en 2050 (près de deux milliards de personnes, dont la moitié en Asie). La tendance ne devrait pas s'inverser puisqu'une solide étude publiée l'été dernier pronostiquait un taux de 34 % à