Londres de notre correspondant
Debout devant le cercueil de sa mère, la reine, vêtue de noir, garde la tête penchée pendant que l'assistance entonne God Save the Queen dans l'abbaye de Westminster. C'est la fin d'un cérémonial digne de celle qui fut la dernière impératrice des Indes. Une heure de sermon, de prières, de pompe et d'hymnes religieux devant un parterre de princes en grand uniforme, de dignitaires étrangers et de représentants de tous les corps constitués. C'est l'inverse exact des funérailles de Diana. Des choeurs d'église, des orchestres militaires et des Spitfire de la Deuxième Guerre mondiale succèdent à Elton John et son piano. Des têtes couronnées pas moins de vingt-cinq ont pris les places occupées cinq ans plus tôt par des rock stars. Un public massé par centaines de milliers autour de la cathédrale écoute la messe en silence. En revanche, pas de pleurs, de tumultes ou de scènes d'hystérie collective. La famille royale enterre les siens comme elle les couronne, dans le calme et la solennité.
Rituel. La reine mère aura incarné la tradition jusque dans la mort. Elle a elle-même planifié la plupart des détails de ses obsèques. Un livret de trente pages a été distribué à la presse qui précise le rituel, le nom, les titres et l'ordre d'arrivée des invités, ainsi que l'ensemble des régiments représentés. Un second document de dix-huit pages décrit chacun des éléments du service religieux. La passion est absente. Cela n'empêche pas l'hommage d'être général.
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