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Et la cour penale internationale fut ..

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Ratifiée par plus de 60 Etats, la CPI jugera les crimes de guerre.
publié le 11 avril 2002 à 22h59

Genève de notre correspondant

Utopie juridique pendant des décennies, la Cour pénale internationale (CPI), fer de lance d'une justice sans frontière, est en train de devenir réalité. Aujourd'hui, avec les ratifications attendues à New York de la Bosnie-Herzégovine, de la Bulgarie, de l'Irlande, de la Jordanie, de la Grèce, de la Colombie et du Niger..., la barre fatidique des soixante Etats membres aux statuts de la CPI sera largement dépassée, déclenchant automatiquement le processus de création d'une cour aux ambitions planétaires sans précédent. Dès le 1er juillet, la CPI, qui doit encore s'installer à La Haye et trouver un procureur et des juges, sera compétente pour instruire et condamner les auteurs de génocide, de crimes de guerre, de crime contre l'humanité et même de crime d'agression. Cette justice pénale soulève un immense espoir : celui de lutter efficacement contre l'impunité des tyrans et des criminels de guerre. Bonne surprise : ce n'est pas seulement les pays scandinaves, la Suisse et la Nouvelle-Zélande ­ pays vertueux par excellence ­ qui ont ratifié la CPI. En dépit des pressions américaines, d'autres pays, y compris ceux qui connaissent ou connaissaient jusqu'à récemment des conflits internes, comme la Colombie, la Macédoine, le Tadjikistan, le Congo-Brazzaville, sont parties au traité. On peut donc parier que la cour aura du pain sur la planche. Mais ce nouveau tribunal va devoir aussi affronter de formidables obstacles.

Risque réel. L'un des plus grands d