Nouveaux affrontements en Kabylie, embrasement de l'est du pays : l'Algérie semble s'installer dans un climat où le ras-le-bol, l'exaspération et la «mal-vie» s'expriment de plus en plus par des jacqueries épisodiques que la moindre étincelle peut déclencher.
Saccages. Mardi, à Guelma et dans plusieurs localités de cette région de l'Est Regada, Bekouche Ahmed, Tamalouka et Oued Zenati , l'étincelle a pris le visage d'élus accusés par la population de malversations. Du coup, la colère a eu partout la même allure : bureaux ou édifices de l'administration brûlés, vitres de véhicules appartenant à l'Etat brisées, recette des impôts saccagée, édification de barricades de fortune, commerces fermés...
«A Regada, le maire a fui dès les premiers signes de révolte, lundi soir, alors que des habitants étaient venus déposer une plate-forme de revendications. Ils ont été insultés et humiliés par un membre de l'équi pe municipale. La population excédée a alors envahi le bâtiment», raconte un témoin dans la presse algérienne. Partout aussi, les revendications sont identiques : problèmes de logement, d'em ploi, d'eau, d'éclairage public ou de transport... Partout enfin, les mêmes mots expriment la même révolte : «Nahouhoum, hass bouhoum ! (Limogez-les, jugez-les !)»
En Kabylie, de nouveaux affrontements opposaient, une fois de plus mardi, manifestants et forces de l'ordre, notamment à Sid Aïch, près de Béjaïa. Ces heurts ont commencé après l'arrestation d'une douzaine de délégués des ârchs