New York correspondance
«Une page de l'histoire de l'humanité vient d'être tournée», a déclaré Hans Corell, le conseiller juridique des Nations unies, au cours d'une cérémonie très solennelle, hier, au siège de l'organisation à New York. Les ambassadeurs de dix pays Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Cambodge, république démocratique du Congo, Irlande, Jordanie, Mongolie, Niger, Roumanie, Slovaquie lui ont remis, un à un, leurs instruments de ratification du statut de Rome. Ainsi a été atteint et dépassé le seuil des soixante ratifications nécessaires au lancement de la Cour pénale internationale (CPI). L'ordre de dépôt a dû être alphabétique, les nouveaux inscrits briguant tous la place numéro 60. Quant à la centaine de pays, dont les Etats-Unis (lire ci-contre), la Russie et la Chine, qui n'ont pas ratifié, «certains en ont peut-être plus besoin qu'ils imaginent», a noté le secrétaire général Kofi Annan. Pour ceux qui connaissent le dossier, tout est allé très vite. En juillet 1998, lors de la signature du traité de Rome, on prévoyait dix ans pour que l'institution voie le jour. Début 2003, la CPI devrait débuter ses travaux.
Un lourd programme. La CPI, qui n'est pas rétroactive, jugera les crimes de guerre, de génocide et les crimes contre l'humanité. En septembre, dix-huit juges, chacun de nationalité différente, et un procureur seront élus par les Etats parties. Ce sont ces derniers, ainsi que le procureur et le Conseil de sécurité qui saisiront la cour. Quant au budget, e