Washington
de notre correspondant
George W. Bush a perdu. Depuis des mois, son administration tentait de faire capoter le projet de création de la Cour pénale internationale, en essayant de dissuader d'autres gouvernements de signer le texte. Au Congrès, le sénateur républicain Jesse Helms, partisan de toujours d'un unilatéralisme radical, a même appelé, dans un projet de loi, à des sanctions contre les signataires... Aux yeux des Américains, la CPI n'est pas seulement une atteinte à la souveraineté des Etats : c'est le risque d'une justice politisée, menaçant leurs soldats engagés dans le monde. Washington a cherché à obtenir une exemption pour les Américains, en vain. Fin février, devant le Congrès, l'ambassadeur itinérant américain pour les questions de crimes de guerre, Pierre-Richard Prosperu, avait de nouveau dénoncé le projet de CPI : «Les Etats-Unis ne peuvent soutenir une cour dénuée des garde-fous essentiels contre une politisation de la justice.»
Refus d'aide. Furieux de ne pas avoir réussi à torpiller le projet, les Etats-Unis réfléchissent aujourd'hui aux moyens de miner la jeune institution. Ils se jurent d'éviter tout lien avec la CPI et de veiller à ce que pas un centime ne transite des caisses de l'ONU vers celle de la cour. Seuls les pays fondateurs la financeront, ce qui est théoriquement prévu. De son côté, le Congrès examine la possibilité de refuser de l'aide publique aux pays qui coopéreraient avec la cour...
L'une des premières mesures symboliques qu'envi