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Libération
Interview

«Caracas risque de faire baisser les cours du pétrole»

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publié le 13 avril 2002 à 23h01

Directeur de la revue PétroStratégies, Pierre Terzian estime que la démission forcée du président Hugo Chavez renforcera les incertitudes sur les prix du pétrole. Vendredi à Londres, le baril de Brent était orienté à la baisse, s'échangeant à 24,65 dollars contre 25,04 dollars la veille, tandis que Caracas annonçait son intention de suspendre tous ses envois de pétrole à Cuba. Entretien.

Comment expliquez-vous la baisse soudaine du cours du pétrole ?

La Fedecamaras, qui est le syndicat patronal installé au pouvoir par l'armée et dont le patron, Pedro Carmona, est désormais chef du gouvernement par intérim du Venezuela, est en fait l'opposant le plus ancien et le plus acharné de l'Opep et de la position du Venezuela au sein de ce cartel. Déjà, en novembre 1960, trois mois après la création de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, la Fedecamaras prônait le retrait du Venezuela de l'Opep. Ou encore que le pays ne limite pas sa production, mais, au contraire, l'augmente. Pendant quarante ans, l'organisation patronale a maintenu cette position.

Existe-t-il un risque de voir le Venezuela mettre à mal la cohésion de l'Opep, dont Caracas est l'un des piliers ?

Soit nous avons affaire à un gouvernement de transition, et seulement de transition, auquel cas on peut imaginer qu'il ne prenne pas de positions de fond. Soit il décide d'être actif. Et là, on peut imaginer qu'il décide de geler les engagements du Venezuela au sein de l'Opep. C'est ce que l'Opep et le marché craignent.