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Portrait

Fin de partie pour l'ex-putschiste reconverti en chef d'Etat populiste

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Elu en 1998, Chavez voulait «refonder» la République.Il aura divisé la société vénézuélienne.
par Pablo AIQUEL
publié le 13 avril 2002 à 23h01

Caracas (Venezuela) correspondance

Adulé par les uns, détesté par les autres : au Venezuela, depuis un peu plus de trois ans, tout tournait autour de la personnalité de Hugo Chavez. Elu président en décembre 1998 à 43 ans, cet ancien parachutiste voulait «refonder» la République. Il a surtout ravivé le fossé au sein de la société vénézuélienne entre riches et pauvres. Chavez n'a pas su négocier avec les pouvoirs ­ notamment économique et médiatique ­ pour mener à bien sa «révolution», marquée par trois années de conflits internes. De plus en plus isolé, soutenu par un quart de la population (selon les derniers sondages), il aura néanmoins conservé jusqu'au bout le soutien des classes défavorisées. Tels ces habitants des quartiers ouest de Caracas qui, armés de bouts de bois et de pierres, se sont rassemblés autour du palais présidentiel pour le «protéger». En vain.

Gracier. Chavez est entré dans l'histoire vénézuélienne il y a un peu plus de dix ans. Le 4 février 1992, il dirige un putsch contre le président social-démocrate Carlos Andrés Pérez. Au moment où le coup de force échoue, Chavez apparaît à la télévision et reconnaît sa défaite «por ahora» («pour l'instant»), promet-il. Ses paroles et son visage restent gravés dans les mémoires. De fait, Pérez survit à ce putsch, puis à un autre en novembre. Mais quelques mois plus tard, il est destitué et jugé pour «corruption». Etabli en 1958, le système politique cogéré par les deux grands partis Action démocratique (social-démocr